DOUCEUR(S)
ET PROFONDEUR
OUVRE-BOITE(S)
vu par Fred Levan
D'abord
comme un effleurement, un chatouillis.
Mais il n'y a pas que le rire dans la vie !
Le chatouillis se fait caresse appuyée - aux oreilles.
Une berceuse du matin.
Avec sauts de cabri, filez les moutons !
On ne dort pas.
On reste.
On s'agite.
Les
sourires tirent vers le haut.
Sur quel pied danser, écoutez, c'est comme vous soulez.
Vous pouvez très bien rester couché.
On se promène au bord de la mer.
Comme dans la chanson de Jonasz,
Ou celle de Monsieur Hulot, on ramasserait des bulots.
On ferait des bulles, haut.
A savonner le ciel de nos rêves.
Et
sur la plage, que trouvez-vous ?
Un petit crabe, un ballon ?
Un couteau ?
Maman, papa, toute la famille à boire.
Un château de sable qui ne s'effritera jamais, jamais.
Un arbre planté.
Des amours...
La
voix ? Elle ne chante pas.
Deux petites notes et puis s’en va -
N'importe… à côté, on dirait.
On dirait que ce serait comme on voudrait.
On dirait qu'on divaguerait gentiment et qu'à la septième
respiration on sauterait sur la planche et ce serait reparti.
Visez-moi
donc ça !
La latitude, qu'est-ce que ça change, la la ?
De la baie de Somme - on s'envole, on tangue, on s'immerge, on rejoint
la berge d'un nouveau départ, on déballe ses bagages - au
Bengale, se jouer des pinces et des mandibules, et toujours la même
attitude - la douceur.
La
douceur.
Des jours, des flots.
Des sons.
Des mélodies qui font leur vie.
Voix espiègle ou songeuse.
Pour une moitié d'ange, un demi-envol, une danse un peu bancale,
un peu bizarre, l'amour total ? Ce qui marche ne brille pas toujours.
Une
petite musique discrète qui illumine deux coeurs - au secret.
Entendons-nous - comme on écouterait pousser les arbres, comme
on s'échapperait du cercle de nos petits vélos, adieu les
vieux sillons, bonjour les horizons nouveaux.
Jamais
d'amertume, il n'y a pas qu'un ciel par dessus les toits.
Et par dessous la voix, par-devers nous, qu'est-ce qui nous poursuit ?
Passés, revenus d'ici et de là.
D'un bord à l'autre.
Au rivage incertain, attention aux madeleines, toucher avec les yeux mouillés,
sous le vent un souffle d'avant, le parfum des toujours enfermés
dans des écrins de velours effrangés.
Mais
comment faire ?
Comme ça.
Un sourire face à la vie.
Soleil ou pluie.
On en pince universelle pour le monde entier.
Un
joli cabinet de curiosités.
Rien à jeter.
Tout à prendre, grands yeux !
C'est tous les jours Noël.
Et on se débrouille comme on peut.
Avec
ça, l'enfance, le temps.
Qu'il nous reste.
La joie et le pincement.
S'embrasser.
Tout seuls, où sommes-nous ?
Qu'allons-nous faire de nos deux mains ?
Suffit la peine.
On
repart ailleurs, hier en bandoulière, demain fait signe.
Engageant le chemin.
On
chuchote : passage délicat.
On rigole : retombe sur ses pattes, douze vies dans la boîte.
Au moins.
Vous
reprendrez bien quelques douceurs ? |